Les ransomwares, ou logiciels de rançon, représentent une menace croissante pour les entreprises. Capables de paralyser des systèmes entiers et de chiffrer des données critiques, ces attaques peuvent entraîner des pertes financières considérables et perturber gravement les opérations.
→ Pourtant, de nombreuses attaques par ransomware réussissent en exploitant des erreurs courantes et évitables.
Dans cet article, nous explorons les sept erreurs les plus fréquentes qui facilitent ces attaques et vous donnons des conseils concrets pour les éviter, afin de protéger efficacement votre système IT et assurer l’intégrité de vos données d’entreprise.
Qu’est-ce qu’une attaque par ransomware ?
Une attaque par ransomware, ou logiciel de rançon, est une forme particulièrement destructrice de cyberattaque.
→ Une fois en place, le logiciel malveillant chiffre vos données et bloque l’accès aux fichiers, rendant vos outils numériques inopérants. Les cybercriminels exigent alors une rançon, généralement en crypto monnaie, pour vous restituer l’accès.
Il existe bien sûr des solutions et bonnes pratiques pour se protéger efficacement contre ces menaces et limiter leur impact sur vos activités.
Mais, la collaboration au sein de l’entreprise peut vite devenir extrêmement difficile en cas d’attaque : vos équipes ne peuvent plus accéder aux documents, communiquer efficacement ou poursuivre leurs tâches habituelles. Résultat : des systèmes paralysés, une activité à l’arrêt et des pertes financières parfois considérables.
❌ Erreur n°1 : Se croire à l’abri – Ignorer ou minimiser la menace
Beaucoup d’entreprises pensent ne pas être concernées : « Nous sommes trop petits », « Ce genre d’attaque vise surtout les grandes structures »… Cette croyance mène souvent à l’inaction, voire à l’absence totale de préparation.
Pourquoi c’est dangereux ? Les cybercriminels ne ciblent pas uniquement les grandes entreprises. En réalité, plus d’une entreprise sur deux touchée par un ransomware est une PME. Pourquoi ? Parce qu’elles sont souvent moins bien protégées, avec des outils vieillissants ou des équipes peu formées à la cybersécurité.
Comment éviter cette erreur ?
• Prendre conscience que vous êtes une cible. Aucune entreprise n’est “trop petite” pour intéresser des attaquants. Vos données ont de la valeur, votre activité peut être bloquée… et c’est tout ce qu’il leur faut.
• Sensibiliser vos équipes. Mettez en place des sessions de formation régulières, envoyez des rappels pratiques, et faites de la sécurité une culture partagée.
• Auditer votre niveau de sécurité. Faites le point sur vos pratiques, vos accès, vos outils. Identifiez les failles… avant que quelqu’un d’autre ne le fasse à votre place.
❌ Erreur n°2 : Négliger les mises à jour – Laisser la porte ouverte aux vulnérabilités
Un oubli fréquent… et risqué. Dans de nombreuses entreprises, la mise à jour des systèmes passe à la trappe. Systèmes d’exploitation, logiciels métier, antivirus, navigateurs… Tout retard crée une faille que les cybercriminels n’ont plus qu’à exploiter.
Pourquoi c’est dangereux ? Chaque mise à jour publiée par un éditeur corrige des vulnérabilités connues. Ignorer ces correctifs revient à laisser une faille béante dans votre infrastructure. Et les ransomwares se nourrissent justement de ces faiblesses pour s’introduire et se propager.
Comment éviter cette erreur ?
• Automatiser les mises à jour. Mettez en place un processus de mise à jour automatique pour garantir la protection continue de vos systèmes, sans dépendre d’une intervention humaine.
• Prioriser les mises à jour critiques. Certaines failles sont massivement exploitées dès leur divulgation. Appliquez immédiatement les correctifs de sécurité jugés urgents par les éditeurs.
• Tester avant de déployer. Utilisez un environnement de test pour valider les mises à jour avant leur diffusion à grande échelle, afin d’éviter les incompatibilités ou perturbations.
👍 Best practice NetExplorer : les ransomwares ciblent en priorité les logiciels les plus répandus. Soyez particulièrement vigilant avec vos navigateurs, vos suites bureautiques, vos messageries et tout outil partagé au sein de l’entreprise.
❌ Erreur n°3 : Négliger la formation des collaborateurs
La majorité des ransomwares ne pénètrent pas les systèmes par force brute, mais via… un simple clic. Les e-mails de phishing sont aujourd’hui le vecteur d’infection n°1. Sans formation adéquate, un seul collaborateur peut compromettre toute l’organisation.
Pourquoi c’est dangereux ? Les cybercriminels perfectionnent sans cesse leurs techniques : fausses factures, messages imitant des clients ou fournisseurs, noms de domaine presque identiques…Les pièges sont redoutablement efficaces auprès d’équipes mal préparées.
Comment éviter cette erreur ?
• Former à repérer les signaux d’alerte. Adresses douteuses, liens suspects, fautes inhabituelles, demandes urgentes ou inhabituelles : apprendre à identifier ces signaux est la première ligne de défense.
• Organiser des sessions régulières de sensibilisation. Les rappels réguliers des bonnes pratiques permettent de maintenir un haut niveau de vigilance.
• Simuler des attaques. Lancez de faux emails de phishing en interne pour évaluer les réflexes de vos équipes et corriger les mauvaises pratiques en douceur.
Conseil utile : N’oubliez personne. Les dirigeants et les cadres sont des cibles privilégiées pour les cybercriminels, en raison de leurs accès stratégiques au système IT. La cybersécurité est l’affaire de tous.
🔎 Le saviez-vous ? 80 % des attaques par ransomware sont liées à des erreurs humaines évitables comme des clics malavisés ou des systèmes mal configurés. La formation est votre meilleur antivirus humain.
❌ Erreur n°4 : Ne pas segmenter son système d’information
L’erreur : un réseau trop ouvert. Beaucoup d’entreprises fonctionnent encore sur des systèmes informatiques peu cloisonnés. Résultat : lorsqu’un poste est compromis, l’ensemble du réseau devient vulnérable. Le ransomware se propage alors comme une traînée de poudre.
Pourquoi c’est dangereux ? Sans segmentation, une attaque peut rapidement chiffrer l’ensemble des serveurs, postes de travail, et sauvegardes, rendant toute récupération complexe, voire impossible. Plus l’attaque se propage, plus les coûts augmentent.
Comment éviter cette erreur ?
• Segmenter votre réseau. Créez des zones distinctes (finance, RH, production…) pour que chaque entité n’accède qu’aux ressources qui lui sont strictement nécessaires.
• Appliquer le principe du moindre privilège. Ne donnez à chaque utilisateur que les droits dont il a réellement besoin. Moins d’accès = moins de risques.
• Surveiller les mouvements latéraux. Mettez en place des outils de détection pour repérer les déplacements suspects d’un poste à l’autre. Cela permet d’agir avant que l’attaque ne se propage.
Conseil pratique : testez vos scénarios de confinement. En cas d’incident, il est essentiel de pouvoir isoler rapidement les machines infectées pour limiter les dégâts.
❌ Erreur n°5 : Négliger les sauvegardes – Ou mal les gérer
L’erreur : sauvegarder sans stratégie. Trop d’entreprises pensent être protégées car elles font des sauvegardes… mais sans réelle politique de sauvegarde. Sauvegardes stockées sur le même réseau, absence de tests réguliers, restauration impossible en cas d’urgence : autant de pièges qui laissent la porte grande ouverte aux ransomwares.
Pourquoi c’est dangereux ? Les ransomwares ciblent souvent les sauvegardes en priorité. Si vos données sont chiffrées et vos sauvegardes compromises, la reprise d’activité devient un véritable cauchemar. Payer la rançon devient alors la seule option… ce que vous voulez à tout prix éviter.
Comment éviter cette erreur ?
• Appliquer la règle du 3-2-1 👉 3 copies de vos données 👉 sur 2 supports différents 👉 dont 1 copie hors ligne ou hors site (air-gap, cloud sécurisé, etc.)
• Tester vos sauvegardes régulièrement. Une sauvegarde non testée est une sauvegarde hypothétique. Planifiez des restaurations régulières pour vérifier leur fiabilité.
• Sécuriser l’accès aux sauvegardes. Isoler les sauvegardes du système principal et limiter les accès aux personnes habilitées uniquement.
❌ Erreur n°6 : Ne pas analyser la sécurité des e-mails – un risque majeur
L’erreur : sous-estimer les risques des e-mails. Les e-mails restent l’un des vecteurs d’attaque les plus utilisés par les cybercriminels. Pièces jointes infectées, liens frauduleux, ou tentatives de phishing sont des menaces quotidiennes qui peuvent compromettre la sécurité des données et des systèmes de votre entreprise. Beaucoup d’entreprises ne réalisent pas l’importance de renforcer la sécurité des e-mails, un point pourtant crucial dans la lutte contre les ransomwares.
Pourquoi c’est dangereux ? Les cybercriminels exploitent la confiance que nous accordons aux e-mails, en imitant des messages de partenaires ou de clients. Lorsqu’un employé clique sur un lien malveillant ou ouvre une pièce jointe infectée, cela peut suffire à permettre l’entrée d’un ransomware dans votre réseau, compromettant ainsi vos données sensibles et entraînant une paralysie des opérations.
Comment éviter cette erreur ?
• Utiliser un service de messagerie sécurisé. Un filtre anti-menaces avancé doit être activé pour analyser les pièces jointes et les liens, et détecter les contenus suspects avant qu’ils ne soient ouverts.
• Faire preuve de prudence. Ne cliquez jamais sur un lien ou une pièce jointe d’un expéditeur inconnu ou d’un message suspect, surtout si celui-ci demande une action urgente ou inhabituelle (comme un paiement ou un transfert de fichiers).
• Installer un antivirus de qualité. Optez pour un logiciel de sécurité capable d’analyser automatiquement tous les e-mails entrants, afin d’ajouter une couche de protection supplémentaire contre les menaces potentielles.
Conseil pratique : formez vos employés à reconnaître les signes d’un phishing : erreurs de grammaire, adresses e-mails suspectes, demandes incohérentes… Une vigilance constante peut éviter de nombreux pièges.
🔎 Le saviez-vous ? Plus de 90% des cyberattaques commencent par un e-mail malveillant. Un filtre de sécurité efficace et des bonnes pratiques peuvent réduire considérablement ces risques.
❌ Erreur n°7 : Cliquer sur des liens sans vérifier – Un piège courant
L’erreur : cliquer sans réfléchir. Beaucoup de salariés, voire de dirigeants, cliqueront sur des liens reçus par e-mail, message ou même sur des sites web, sans se poser de questions.
→ Qu’il s’agisse de promotions alléchantes, de notifications urgentes ou de liens dans des e-mails apparemment légitimes, cette impulsion peut mener à des catastrophes. Ne pas prendre le temps de vérifier un lien peut ouvrir la porte à des ransomwares et à d’autres attaques malveillantes.
Pourquoi c’est dangereux ? Les cybercriminels utilisent des techniques sophistiquées pour dissimuler des liens malveillants derrière des URL apparemment fiables. En cliquant sans vérifier, vous pouvez facilement être redirigé vers des sites frauduleux ou télécharger des fichiers infectés. Une simple action innocente peut compromettre vos systèmes et entraîner des coûts considérables pour restaurer vos données.
Comment éviter cette erreur ?
• Toujours vérifier les liens avant de cliquer. Passez votre souris sur le lien pour afficher l’URL complète. Si l’adresse semble suspecte, ne cliquez pas. Soyez particulièrement vigilant aux domaines qui imitent des sites légitimes (ex : visiplus-acad.com au lieu de visiplus-acad.fr).
• Utiliser des outils de vérification des liens. Des outils en ligne permettent de vérifier la sécurité des liens avant de les ouvrir. Encouragez vos équipes à utiliser ces outils pour éviter les pièges.
• Activer un logiciel de sécurité qui bloque les sites malveillants. Un bon antivirus ou un système de filtrage web peut empêcher l’accès aux sites dangereux, ajoutant une couche de protection supplémentaire.
Conseil pratique : si vous avez des doutes, optez toujours pour une méthode de vérification alternative : appelez l’expéditeur de l’e-mail ou contactez le service concerné pour confirmer l’authenticité du lien.
Conclusion : l’anticipation reste votre meilleure défense
Les attaques par ransomware ne surviennent pas par hasard : elles profitent d’erreurs humaines, d’oublis techniques ou d’un manque de vigilance. La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de prévenir une grande partie de ces menaces grâce à des gestes simples et quelques bonnes pratiques. .
Former vos équipes, segmenter vos réseaux, sécuriser vos e-mails, mettre à jour vos outils ou encore planifier des sauvegardes efficaces… Ces pratiques, mises en place dès aujourd’hui, peuvent faire toute la différence demain.
→ Pour aller plus loin et mettre en place des stratégies de protection avancées, nous vous invitons à télécharger notre ebook complet sur les ransomwares.
La cybersécurité n’est pas qu’une affaire d’outils. C’est une démarche collective, à ancrer dans la culture de votre entreprise. Plus vos collaborateurs seront impliqués, mieux votre système d’information sera protégé.