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L’évolution de la place des femmes dans les sociétés informatiques

Aujourd’hui, et cela depuis une quarantaine d’années maintenant, les femmes sont peu représentées dans les métiers de l’informatique. Il s’agit d’un secteur où la gent masculine prédomine. Et pourtant, cela n’a pas toujours été le cas. En effet, l’histoire démontre que les femmes ont été à l’avant-garde de l’informatique et qu’elles y ont apporté des contributions significatives. Retour sur l’évolution de la place des femmes dans les sociétés informatiques.

Quelques chiffres sur les femmes dans le secteur de l’informatique

Si cela n’est pas très évident aujourd’hui, les statistiques révèlent que l’informatique est un secteur où les femmes ont eu une place importante autrefois. Le mot « ordinateur » – computer en anglais –dérive d’ailleurs des ordinatrices qui étaient chargées d’effectuer des calculs mathématiques complexes au 19e siècle, bien avant l’apparition des machines. De même, c’est à partir du travail des calculatrices qui étaient alors considérées comme « soft » – autrement dit “doux” en français – que s’est formé le mot « software » qui est le mot anglais pour logiciel.

Aux prémices de l’informatique tel qu’on le connaît aujourd’hui, c’est-à-dire dans les années 40, ce sont des femmes, 6 mathématiciennes plus précisément, qui programmèrent le tout premier ordinateur. Une dizaine d’années plus tard, les postes liées à la programmation étaient occupées à près de 40 % par des femmes dans les entreprises de construction d’ordinateurs. Jusqu’en 1960, les postes de codage des ordinateurs étaient occupés en majeure partie par des femmes au Royaume-Uni.

Entre 1972 et 1985, c’est dans l’informatique que l’on dénombrait le plus de femmes ingénieures, tous secteurs confondus. À cette époque, près d’un tiers des fonctions techniques des métiers de l’informatique telles que le développement, l’exploitation, la production et la gestion de projet étaient occupées par des femmes.

En ce qui concerne les études, l’informatique était la deuxième filière dans les formations techniques qui comptait le plus de femmes inscrites, et ce, de 1972 à 1985. À la fin des années 80, la moitié des étudiants en informatique étaient des femmes.

L'évolution de la place des femmes au sein des sociétés informatiques

L’informatique, un secteur qui n’a pas reconnu les femmes à leur juste valeur

Il faut savoir que l’embauche massive des femmes au sein des sociétés informatiques était initialement plus « péjorative » qu’autre chose. À l’époque, le travail attribué aux femmes dans ce domaine était considéré comme n’ayant que peu de valeur ajoutée. Les femmes s’occupaient surtout du codage, ce qui était perçu comme du secrétariat avancé, car il combinait :

  • Du travail manuel : la manipulation de câble.
  • Et du travail administratif : la décomposition des calculs et la retranscription de données.

Aux yeux des employeurs, le codage était une tâche facile, car il ne consistait qu’à exécuter les consignes des ingénieurs et des électroniciens, un peu comme en cuisine où il suffit de suivre la recette. Il était même assimilé à de la couture ou à du tricotage du fait qu’il consistait en une série de tâches répétitives qui nécessitaient une grande rigueur ainsi que la manipulation de « petites choses ». Le travail des femmes était ainsi relégué au second plan au profit de celui des hommes qui concernait surtout la conception et le hardware, c’est-à-dire le matériel.

Les femmes et leurs contributions dans le domaine de l’informatique

Bien qu’elles ne furent pas reconnues à leur juste valeur dans les premiers pas de l’informatique, les femmes ont apporté des contributions conséquentes dans ce domaine. Citons par exemple :

  • Ada Lovelace (1815 – 1852) qui créa le premier algorithme pouvant être exécuté par un ordinateur.
  • Grâce Hopper qui conçut et mis en place le premier prototype de compilateur en 1952.
  • Mary Keller qui soutint la première thèse en informatique.
  • Kathleen Booth, pionnière de la reconnaissance de caractères et de la traduction automatique.
  • Margaret Hamilton qui mit en place le logiciel de la NASA qui a permis à l’homme de marcher sur la Lune.
  • Adele Goldberg, docteure en sciences de l’information, qui initia l’usage de la programmation orientée objet et co-développa le logiciel Smalltalk-80. Pour rappel, le logiciel Smalltalk-80 servit de modèle pour la création des produits Apple et McIntosh.

Cependant, contrairement aux noms de leurs homologues masculins dont les plus célèbres sont certainement Bill Gates et Steve Jobs, les noms de ces femmes restent, pour la grande majorité, inconnus du grand public.

L’informatique, un secteur déserté par les femmes depuis les années 80

Les années 80 marquent un grand tournant dans l’histoire des femmes dans le secteur de l’informatique. Alors que les filières scientifiques et techniques en général voient le nombre de femmes qui s’y inscrivent augmenter, le nombre d’étudiantes en informatique baisse considérablement. En effet, dans les années 90, les femmes ne représentent plus que 15 % des étudiants en informatiques.

Depuis, ce chiffre ne connaît aucune amélioration, car à la fin des années 2010, il oscillait entre 10 et 15 %. Il en résulte qu’aujourd’hui, seuls 27,4 % des salariés dans les sociétés informatiques sont des femmes. Le constat est le même un peu partout dans le monde, sauf en Inde et en Malaisie où la parité parfaite semble être acquise.

De manière générale, une fois dans le domaine du travail, les femmes informaticiennes occupent surtout des fonctions « de support », c’est-à-dire des postes dans le service des ressources humaines, de la documentation, du marketing et de la communication. Seul un quart d’entre elles sont chargées de fonctions techniques. Cependant, aujourd’hui reconnues pour être de meilleurs managers que leurs homologues masculins, les femmes sont désormais très convoitées dans le domaine de l’informatique.

Selon les femmes qui évoluent déjà dans ce milieu, elles font aujourd’hui l’objet de très peu de discrimination. Comme les hommes informaticiens, elles peuvent bénéficier de conditions de travail satisfaisantes et d’une très belle évolution de carrière. Certaines d’entre elles se sont d’ailleurs illustrées à l’instar de Marissa Mayer qui fut porte-parole du groupe Google ainsi que présidente et CEO – directeur général – de Yahoo ou encore Meg Whitman, présidente et CEO de Hewlett Packard.

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